• 01 - Arrivée à Windenburg

    L'histoire que vous allez découvrir se déroule à Windenburg, petit hameau paisible où perdurent les traditions, dont le calme est seulement troublé par les fêtes occasionnelles des plus jeunes... C'est par une belle fin de journée, de cette saison aux couleurs chaudes qu'est l'automne, que commence ce récit.

    Des éclats de voix, quasiment inaudibles à l'oreille humaine (à part celles des initiés) brisèrent la quiétude environnante.


    - Mais c'est pas vrai ! S'insurgea une voix courroucée. Ou est-elle encore passée ? Elle est une fois de plus en retard !.... Elle va finir par me faire devenir chèvre, à force d'étourderies ! Bon, calme-toi, Aïlys ! Bien que personne ne t'entende à part cette écervelée d'Adeline, ce n'est pas la peine de m'attirer les foudres du boss, qui lui aussi peut m'entendre, s'il s'avise seulement de regarder dans sa boule... Puis, je ne m'appelle plus Aïlys, si j'échoue dans ma mission ! Bon, je crois qu'il ne me reste plus qu'à partir à sa recherche.


    Aïlys se mit donc en quête de sa protégée, espérant la trouver rapidement et surtout avant la fin de la nuit. « C'est pas à dire, mais les nuits sont vite fraîches en cette saison. » pensait-elle, tout en survolant le village. C'est alors qu'elle l'aperçut et vit rouge. Mademoiselle était en grande discussion ! 

    - Alors, moi je peux toujours attendre à la maison, Mademoiselle Adeline, elle, passe du bon temps en discutant ! S'énerva-t-elle. Non mais je vous jure ! Le respect se perd de nos jours ! Les jeunes ne sont plus ce qu'ils étaient !

     

     - Adi, s'il te plait soit raisonnable ! Nous ne sommes plus des enfants ! Nous étions jeunes à l'époque et...


    « Aïe ! Elle a tout faux la soeurette si.elle croit... » pensa Aïlys à ce moment là, mais elle n'eut pas le temps d'en penser plus, que l'orage nommé Adeline éclata !
    Mais ce ne fut pas de la façon dont elle s'y attendait. Adeline, à sa grande surprise, venait d'éclater de rire. Un rire qui sonna hystérique à ses oreilles hypersensibles. Un rire qui dura bien deux bonnes minutes et qui avait eu pour effet de rendre la grande Cassidy St-Louis, muette de stupeur. Cela n'arrivait pas tous les jours !...
    Enfin, Adeline réussit à reprendre suffisamment de contrôle de soi pour assener à cette poseuse ses quatre vérités. Ce qui ne fut certainement pas facile pour elle.

     

    - Alors comme ça, c'est moi qui ne suis pas raisonnable et d'après toi, c'est encore à moi de faire la carpette et de m'écraser, comme toujours selon vos désirs capricieux, à toi et ton cher frère ! Et bien laisse moi te détromper, la gentille Adeline n'est plus ! Elle a fait place à la nouvelle qui n'a plus peur de dire ce qu'elle pense et qui ne se laisse pas marcher sur les pieds ! Et je t'interdis d'utiliser mon diminutif ! Tu n'as pas gagné ce droit ! Ensuite, saches que des démarches afin de récupérer mon nom d'orpheline sont en cours. Nous n'avons jamais été sœurs, sauf de nom !...

    - Mais...

    - Non ! Il n'y a pas de mais qui tienne ! C'est fini ! C'est trop tard ! Je n'avais que 3 ans ! Et jamais, même plus tard, vous n'avez eu un geste ou ne serait-ce qu'un mot de gentil à mon égard ! Vous vous ingéniiez à faire vos coups derrière le dos de papa et maman...
     

      

    - Et que dire de notre dernière année de fac où tu n'as pas supporté qu'Andrew s'intéresse à moi plutôt qu'à toi ! Continuait Adeline. Tu ne le comprenais tellement pas, que tu as eu recours à la ruse, au mensonge et à la tromperie pour nous séparer ! Même encore maintenant, je n'ose imaginer, jusqu'où toi, et ton frère êtes capables d'aller ! Prendre des photos de moi avec Garrett pendant mon sommeil dans le même lit, supposant que nous étions plus proches qu'il n'y paraît était un coup de maître. J'aurai pu me disculper aux yeux d'Andrew, ce fameux jour à la cafétaria, si seulement ton frère ne s'était mis en tête de m'embrasser à pleine bouche à ce moment là et de me donner du « chérie » , « mon coeur » à tirelarigot !...

    - Je suppose que tous ces reproches sont amplement plus que mérités. Et je ne vais pas épiloguer dessus. Je sais que je t'ai fait beaucoup de mal et en suis sincèrement désolée ! Mais je ne peux revenir en arrière, aussi fort qu'en soit mon désir... Si cela peut te soulager, cela n'a pas durer avec Andrew. Tu vois, moi aussi j'ai changé, ne t'en déplaise !

    -
    Ou de la poudre aux yeux ! Que cherches tu à obtenir de moi, Cassi ? Ne me dis pas, qu'en 3 ans que nous ne nous sommes vues, tu n'as pas trouvé une minute pour me faire part de ce revirement aussi surprenant que spectaculaire ! Ta tête de poupée angélique ne me trompe pas. Viens en au fait, je n'ai pas toute ma journée et je suis attendue...

    - Ah ? Quelqu'un que je connais ? Ce charmant Ryder Collins serait-il de nouveau de retour dans le paysage ? Fais attention, il traîne une sacrée flopée de cœurs brisés derrière lui !

    - Non ! Et puis cela ne te regarde pas ! S'insurgea Adeline, rougissante.

     

    Reprenant contenance, Adeline lança, irritée.

    - Et tout ce qui touche à ma vie privée ne te concerne en rien de toute manière !


    - Apparemment, ton béguin d'adolescente est de nouveau aux goûts du jour ! Cela ne va pas arranger les affaires de mon très cher frère...

    - Arrête de dire n'importe quoi ! Ryder et moi sommes simplement amis ! Et de plus, il a toujours été honnête avec ses petites amies. Ce qu'on ne peut pas dire de tout le monde...

    - Insinuerais tu que Garrett ne l'a jamais été avec toi depuis ce fameux baiser de la cafétaria où tu lui as volé et brisé le cœur dans la foulée quelques jours plus tard... s'énerva Cassidy.

    - Pour que je lui brise le cœur, faudrait d'abord qu'il en ait un ! Rétorqua Adeline. Et puis s'il nourrissait les sentiments dont tu parles à mon égard, il ne défraierait pas la chronique avec une fille différente tous les soirs ! De plus, il n'a jamais été très empressé ces trois dernières années ! C'est bien simple, je l'ai à peine croisé !

    - Si je ne te connaissais pas aussi bien, je pourrai croire que c'est la jalousie qui te fait parler ! Et je pourrai penser que tu nourris de tendres sentiments secrets à son égard.

    - Non mais tu rêves ! Si tu crois que je pourrais être amoureuse de cet égocentrique infatué de sa personne....

     

     - Tu es sûre de toi ? Saches qu'il n'y aurait rien d'autre qui me ferait plus plaisir. Vous voir ensemble, enfin réunis ! Et puis s'il sort avec toutes ces filles et s'énivre autant, c'est qu'il n'a pas le moindre espoir de conquérir la seule et unique fille qu'il aime. Réfléchis-y ! Ce serait bête de passer à côté du grand amour par fierté...


    - Mais bien sûr ! Cela va être de ma faute maintenant ! Pour ta gouverne, ton frère n'est qu'un lâche, une chiffe-molle ! Il dit m'aimer et ensuite, parce qu'il n'a pas eu satisfaction, il fuit, s'énivre et passe de femme en femme au lieu de prouver ses sentiments ! Excuse moi ! Mais il est loin d'être un homme !

    - Tu m'as l'air bien remontée contre lui ! Tu sais, il n'y a qu'un pas de l'amour à la haine, et au contraire de la haine à l'amour. Tout ce qui ressort de tes paroles est empreint de ressentiment et m'a tout l'air de cacher une blessure...

    - Depuis quand serais-tu devenue psychologue Cassi ? Lança tout à coup Adeline, cherchant à cacher son trouble en provoquant sa future ex-demi-soeur, qui de son côté avait l'air de camper sur son avis bien arrêté.

    - Ne serait-ce pas une tentative de diversion à laquelle tu t'essaies bien maladroitement ? Tu n'as jamais su mentir Adi, et je suis ravie que tu n'aies pas changé sur ce point !...

    - Mais que vas tu imaginer ! Je suis amoureuse de Ryder ! Tu avais vu juste à son sujet... Mais nous ne sommes qu'amis car il ne me considère que comme une sœur ! Tu es contente ! Maintenant, tu sais ! Ragea-t-elle.

     

     Après cette entrevue, Adeline s'empressa de remonter la rue, mais elle le fit d'un pas rageur. Elle ne savait pas ce qu'allait réellement répéter Cassi à Garrett de leur conversation et cela l'ennuyait au plus haut point... C'était vraiment pas de chance de la croiser le jour de son arrivée ! Soudain, ses pensées furent interrompues.


    Adi, attends-moi ! Pourquoi es-tu maintenant si pressée ? Tu n'as pas besoin de courir !

    Aïlys ! Pas maintenant s'il te plaît ! Je ne suis pas d'humeur à te faire la conversation. Et je...

    Soudain, son téléphone sonna. Avisant qui l'appelait, elle s'empressa de décrocher afin de prendre l'appel. Elle afficha un sourire de circonstance et répondit.

    Allo, Adeline à l'appareil.... Bonjour monsieur... Oui, je suis bien arrivée... Tout à fait, un bon voyage et des paysages magnifiques... Non, pas encore ! Oh ! Merci !... Bon, c'est d'accord ! Je ferai de mon mieux... Oui, bonne journée !

    Qui était-ce ? Ton patron ? Questionna Aïlys. Que te voulait-il ? Il ne faut pas te laisser faire, tu sais ! Il t'a encore donné du travail à faire ?

    Oui, qu'est-ce que tu crois ! Quand il prend la peine d'appeler,c'est toujours pour me refiler du travail !...

    Tu devrais t'imposer un peu plus et arrêter de te laisser marcher sur les pieds comme tu l'as dit à ta demi-soeur, tout à l'heure !

    -
      Parce que tu penses que c'est aussi facile que cela, toi ? Et je te rappelle que mon travail est le seul revenu dont je dispose pour assurer ma survie ! Je ne dois donc, pas faire trop de vagues et me contenter de faire ce qui m'est demandé... Tu sais bien que mon rêve est de devenir auteur à succès ! Lorsque je serai un peu plus connue, je pourrai me permettre de le remettre à sa place et lui dire tout le bien que je pense de lui ou de ses méthodes... Bon, allons découvrir cette maisonnette que l'on a mise à ma disposition...
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     Adeline pénétra dans la maison et découvrit ce qui allait être son univers pendant un certain temps. Ses espoirs de jolie petite maisonnette de charme fondirent comme neige au soleil à la vue de son intérieur.


    - Aïe ! s'écria-t-elle. Si je m'attendais à cela... C'est assez rustique... finit-elle par murmurer à bout de mots pour décrire la vétusté de l'ameublement et la petitesse de la pièce principale. Je suppose que lorsque mes affaires seront arrivées et un peu mieux arrangé avec quelques touches de couleur, cela pourrait passer... Donc lorsque nous entrons, nous tombons sur le coin salle à manger en face,

     

     et sur notre droite un petit salon couloir menant aux escaliers permettant d'accéder à l'étage.

     

    Adeline s’avança dans le coin salle à manger et s’aperçut que l’escalier cachait une étroite cuisine. Il faisait donc office de séparation d’avec le coin salon.

     

    Elle emprunta ce dernier dans la foulée et monta à l’étage pour découvrir une chambre aux tons bleus, de taille raisonnable. Elle s'imagina déjà la transformer et l'arranger... 

     

    Adeline continua sa visite en longeant le mince couloir derrière la rampe d'escalier, au bout duquel elle trouva enfin la salle d'eau.

     

    - Bah, ma pauvre chérie ! tu n'es pas si bien lotie que ça ... s’exclama Aïlys la rejoignant à cet instant.

    - Aïlys ! Tu exagères ! Cela pourrait être pire. S’insurgea-t-elle. Et puis pourrais-tu me laisser deux minutes ? J'ai besoin de me retrouver seule un petit moment... Au cas où tu ne le verrais pas, frappée de cécité soudaine et restrictive…

     

    - Ne me dis pas que tu aurais le cœur de renvoyer une pauvre petite chose comme moi, seule dans cette pièce lugubre et sombre qui te sert de chambre ? Plaida la malicieuse Aïlys.

    - Tu n’en rates pas une ! Connais-tu la définition du mot « intimité » ou ne serait-ce qu’une notion de ce que c’est ? Non, je ne pense pas. se résigna la jeune fille... Tu es vraiment une drôle de conscience ! 

    - Peut-être parce que je n’en suis pas tout à fait une ! lui répondit-elle avec un grand sourire, avant de sortir de la pièce en voletant grâcieusement…. 

     

    Dès que la porte se fut refermée, Adeline éclata de rire. Après cette journée riche en émotions, elle en avait bien besoin. Elle soupçonna même Aïlys de l’avoir fait exprès, afin de lui changer les idées… Elle ne savait plus à quel moment elle avait fait sa connaissance, mais de tout temps, elle avait été là, la soutenant dans les épreuves de sa vie mouvementée, aussi loin que remontassent ses souvenirs conscients…

     

    - Tu es vraiment épatante, ou devrais-je dire une maniaque de l’hygiène, à vouloir ainsi te laver à chaque moment…

    - Ah, te revoilà Aï ! Je ne t’avais pas entendue revenir. Je tiens à te remercier de m’avoir changé les idées tout à l’heure…

    - Apparemment pas aussi bien que je l’aurai dû car tu étais de nouveau dans tes pensées, perdue je ne sais où encore… Ou alors avec Garrett ? Si je ne me trompe ?

    - Mais comment fais-tu pour deviner à chaque fois ce qui est dans ma tête ? Quelquefois même avant que je n’en ai conscience moi-même…

    - Ca ? C’est tout un art ma chère ! lui lança Aïlys. Mais si j’ai un conseil à te donner, arrête de te faire du mauvais sang à son sujet et essaie de lui pardonner… 
     
     
     
     

     
     

     Sur ces entrefaites, elle descendit au salon, sans se préocuper plus avant ni davantage des élucubrations de sa « conscience » afin de remplir la tâche que lui avait demandé d’effectuer son patron au téléphone et qui n’était autre, que de lire le manuel de l’entreprise de la région. Elle s’absorba si bien dans sa tâche, faisant comme à son habitude abstraction de son entourage, qu’elle n’entendit pas quelques moments plus tard que l’on frappait à la porte.

     

    De ce fait, les visiteurs du quartier, venus l'accueillir et lui souhaiter la bienvenue, firent le pied de grue, attendant son bon vouloir et qu'elle daigne s'apercevoir de leur présence


  • Commentaires

    1
    Mercredi 6 Septembre 2017 à 19:53

    Oh ça me fait bizarre de voir ma première simself... Je suis bien contente que tu ais décidé de continuer mon histoire!

      • Mercredi 6 Septembre 2017 à 20:20

        Pas de soucis ma belle ! Contente que redécouvrir l'histoire de ce défi te plaise. Je vais tenter de le terminer enfin, assez rapidement. winktongue

    2
    Jeudi 7 Septembre 2017 à 21:16

    Hey bah ça commence fort entre les deux demi-sœurs mais bon au moins les choses sont dites !

    Une petite maison certes spartiates mais elle a le strict nécessaire.

    Et Adeline, tu as des visiteurs, je dis ça, je dis rien  

      • Jeudi 7 Septembre 2017 à 21:28

        Mdr ! Oui, il existe un passif chargé entre les demi-soeurs... Puis Adeline, bien que très sensible, est très soupe-au-lait... Lol   happy

        Oui la petite maison possède le nécessaire pour débuter. tongue

        Mdr ! Oui ! Quand elle est dans un livre, elle me ressemble beaucoup !  he  La terre pourrait s'arrêter de tourner qu'elle ne remarquerait rien, alors des visiteurs... Faut pas trop en demander... lol money

    3
    Mardi 19 Septembre 2017 à 15:33

    Je me suis demander qui était Ailys depuis le début ^^ j'aime bien le fait de faire sa conscience et intéragir avec :) 

    Oula ya de l'orage dans l'air entre les soeurs bon à les entendre c'est depuis le début mais quand meme ^^ (bon moi jai pas de soeurs donc je ne sais pas comment sont les liens "normal" de la relation entre soeur ^^ espérons quand meme un peu que cela s'méliore ;) )

      • Mardi 19 Septembre 2017 à 16:11

        Lol ! Merci pour ton com. Oui, effectivement, elles ne s'entendent pas très bien.... Je ne sais pas si cela va vraiment s'arranger entres elles... tongue  C'est déjà compliqué dans une famille normale, parfois, mais dans une famille recomposée, c'est pas toujours évident pour une nouvelle venue... happy Oui, on peut dire qu'Aïlys est une sorte de conscience, qui peut aussi bien remplir le rôle d'amie imaginaire car très peu la voient ou l'entendent... wink2 On en saura un peu plus sur elle plus tard. 

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